Ma banlieue du monde
Félicia
Je suis originaire de Paris et dionysienne depuis 1999. A mon arrivée, j’ai vu l’espace, la verdure et
le ciel. Puis j’ai vu la diversité des origines présentes. Enfin, j’ai entendu
le langage, une façon de s’exprimer, un vocabulaire nouveau à apprendre et de
nouvelles expressions.
Au début le contact était assez agressif, mais après une période
d’adaptation, j’ai compris qu’il s’agissait davantage d’une façon de parler,
d’une attitude, même si une certaine tension pouvait exister.
J’ai été marquée dans ma
cité par l’absence totale de conscience et de respect de l’espace commun.
Certains jetaient leurs détritus de
leurs fenêtres, crachaient dans l’ascenseur, les escaliers, la rue. Les
hommes –chiens, à la vue d’un poteau ne pouvaient s’empêcher d’uriner,
école ou pas à proximité. Les papiers traînaient par terre, les bouteilles
d’alcool jonchaient les espaces verts et les coupables se justifiaient par le fait qu’ils payaient leurs impôts.
Au bout de 12 ans, je pense
que les choses ont empiré même si je suis acceptée comme habitante.
Le contact avec mes voisins
s’est fait doucement, et je peux dire
malgré tout que je fais partie d’un
village, sentiment nouveau car plus habitué à l’anonymat de la vie parisienne.
C’est en m’investissant par des gestes simples de la vie
quotidienne pour améliorer ce qui me
dérangeait que j’ai pu alors m’y sentir comme
chez moi.
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