Le Funk : Panorama
Général
Au
dix-septième siècle, le mot funk signifiait fétide ou puant. Au vingtième
siècle, dans le milieu des musiciens de jazz et des noirs américains,
heureusement, on lui a donné un petit coup de pouce pour le rendre positif, et
accentuer ce parfum si particulier associé au sexe.
Dans
les années 50,60 et 70, chez les afro américains, il était connoté à la
puissance de l’érotisme et au désir sexuel.
Cet
article va se diviser en trois parties :
1-Les
fondations de la musique funk(1964-1970)
2-La
fièvre funky (1970-1979)
3-L’héritage
actuel (1979 à nos jours)
1-les fondations de la
musique funk(1964-1970)
Au commencement, les
fondations du funk vont être mises en place en la personne du « Soul
Brother Number One » : James Brown. En effet, en mélangeant le
R&B, la soul, le gospel, le jazz et le rock, il va créer l’une des musiques
les plus représentatives de la communauté afro-américaine. En 1965 « Cold
Sweat »marque l’avènement de la musique funky. James Brown va inventer la
fameuse formule rythmique « the one », basé sur l’accentuation du
premier temps.
Cette structure
musicale permet de mettre en avant la basse et la batterie.
A cette époque, le funk
est la musique porte-parole de la révolte et des revendications des Black Panthers.
1968 marque l’apogée du mouvement Black Power, Brown s’en fait le
porte-étendard en déclarant « Say it loud, i’m black and i’m proud » (dis-le
fort, je suis noir et j’en suis fier).
James Brown - Soul Train
James Brown - Soul Train
Au même moment, un DJ de San Francisco du nom de Sly Stone commence
à faire parler de lui avec sa Family Stone. Ayant beaucoup travaillé avec des groupes de
rock psychédélique comme Jefferson Airplane, Sylvester Stewart eut l’idée
géniale de combiner rock psychédélique et R&B. Le résultat donnera Sly
& The Family Stone, joyeuse tribu multiraciale qui changera à jamais le
paysage musical
En dessinant les
prémices du funk moderne et du disco avant l’heure, grâce aux talents de ses
musiciens, notamment le bassiste Larry Graham qui inventa le slapping,
consistant à frapper les cordes avec le pouce. Dès lors, un nombre
impressionnant d’artistes vont s’engouffrer dans la spirale funk et vont
reprendre les idées lancées par James et Sly.
2-La fièvre funky (1970-1979)
En effet, au début des
années 70, apparait tout un éventail de styles et de labels en provenance des
quatre coins des Etats-Unis, qui vont définir les différents sons du funk.
Les Commodores - Machine Gun 1974
D’abord, la technologie
va marquer le pas pour moderniser le son, grâce à différents instruments comme
la pédale wah-wah, le Clavinet, le synthétiseur Moog. On assiste par ailleurs à
l’explosion des « bass heroes » comme William Bootsy Collins, Billy
Bass Nelson, Robert Kool Bell etc.…
Abordons
à présent les principales composantes de ce genre musical :
- New-York: ambiance
urbaine, basse très lourde (Fatback Band, Jimmy Castor Bunch)
-
Atlanta : inspiré par les JB’s (orchestre de James Brown
-
New-Orléans : inspiré par la musique cajun, rythme très syncopé(meters,
Neville Brothers)
-Chicago: ambiance
urbaine, rythme lourd (Curtis Mayfield, Boscoe)
-P-funk :
forte accentuation du premier temps (Parliament-Funkadelic)
-le style West Coast:
ambiance cool, rythme soutenu (Tower Of Power)
-Stax
Memphis : influencé par le blues, le R&B (Bar-Kays, Round Robin
Monopoly)
-le
Philly Sound : prédominance de la batterie, grand orchestre de cordes
utilisées comme cuivre(Mfsb)
-Latino
Funk : influences latines (Cuba,Panama),accentuation des
percussions(Mandrill, Willie Bobo)
-Funky-jazz :
influences du jazz combinées à la pulse rythmique du funk (Kool & The Gang,
Ripple)
-Gogo :
originaire de Washington, style le plus brut du funk (Soul Searchers, Young Senators)
Au
milieu des 70’s, le disco apparait grâce à deux producteurs de Philadelphie,
Gamble & Huff.
Le
funk commence à perdre du terrain au sein de la Communauté et s’essouffle
progressivement.
Le
synthétiseur portera le coup de grâce aux héritiers du son original. La fièvre
funky s’arrête.
3-L’héritage actuel
(1979 à nos jours)
Avec
l’arrivée du Rap en 1979, le funk retrouve un second souffle, notamment à cause
du sampling effectué par les Dj (voir Public Enemy la plupart des mélodies sont
des morceaux de James Brown).
Dans
les années 90, la « funky attitude » revient en force avec
l’avènement du mouvement Acid-Jazz qui remet au gout du jour les orchestrations
avec de vrais instruments combiné avec le débit verbal du hip hop.
Des
groupes comme Brand New Heavies ou Jamiroquai continuent à perpétrer l’esprit
funky ainsi que la chanteuse disparue en Juillet dernier Amy Winehouse, n’oublions
pas les groupes Sugarman Three ou Sharon Jones & The Dapps.
Aujourd’hui,
le funk est toujours aussi respecté dans le monde de la musique et reste l’une
des valeurs sures de la musique afro-américaine.
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