Speedating
avec les candidats à la présidentielle 2012 à la Bellevilloise à Paris
L’évènement était organisé par des médias de
certaines banlieues de la région parisienne et de Marseille. Il y avait trois
tables rondes. Cependant les candidats ou leur représentant n’ont pas répondu aux mêmes questions. Des
journalistes différents par groupe de deux animaient les tables rondes.
Un animateur était
chargé d’animer le débat. Le temps de paroles des candidats par réponse était
de 4 minutes.
La première question
concernait la représentativité de la diversité.
Pour Camille Bedin,
représentante de Nicolas Sarkozy et par ailleurs Secrétaire nationale en charge
de l'Egalité des chances à l’UMP, tout doit être basé sur la méritocratie et il
faut inciter les populations à s’investir et à voter. Malheureusement une
partie de ce qu’elle disait n’était pas audible car une minorité de la salle
s’excitait à chaque fois qu’elle prenait la parole, et elle était parfois interrompue par certains
participants. J’avais assisté au même type de scènes au débat sur le logement
organisé par la fondation Abbé-Pierre. Chaque fois que le représentant du Président-candidat,
en l’occurrence Henri Guainot, prenait la parole il était automatiquement
sifflé par une petite partie de l’assemblée. Devant certaines audiences, les
associations de mal-logés, certaines banlieues ou au Pays Basque, la majorité
actuelle n’est pas la bienvenue.
Philippe Poutou a
rappelé que son parti n’était pas directement concerné car le mode de scrutin
excluait les petits partis. Il a insisté sur l’oppression des classes
dirigeantes sur ceux d’ « en bas », tout en reconnaissant que la
population issue de l’immigration récente était disproportionnément touchée par
les discriminations.
Pour Patrick Lozès, il faut
un mandat unique pour faire rentrer les femmes et les minorités. Sur la
question de l’école, il a insisté sur le fait que ce sont les professeurs les
plus expérimentés qui doivent aller dans les établissements situés en ZEP, et
des dotations doivent être faites aux établissements en fonction du nombre
d’élèves en difficulté qui s’y trouvent.
La deuxième table ronde
avait pour invités Geneviève Reimeringer, représentante de la candidate
Nathalie Arthaud et Danielle Obono du Front de Gauche représentant Jean-Luc Mélenchon.
Marc Cheb Sun a posé
une question sur une loi sur l’équité en matière d’emploi à la française, qui
s’inspire d’une loi canadienne. Geneviève Remeringer, par ailleurs professeur
d’histoire-géographie dans un collège à Bondy s’est prononcée pour une
obligation de transparence pour les grandes entreprises en matière de
recrutement des minorités. Cependant, elle a insisté sur le fait que,
concernant d’éventuelles discriminations envers des personnes déjà embauchées,
il appartient aux salariés de s’organiser à l’intérieur même de l’entreprise.
Pour Danielle Obono, il faut sanctionner lourdement les entreprises
fautives. Elle a par ailleurs insisté sur le fait qu’il fallait régulariser les
travailleurs sans papiers pour éviter une mise en concurrence des travailleurs
et une convergence des salaires vers le bas.
Le journaliste Anas
Jaballah a posé une question sur la politique étrangère de la France et la
régulation des flux migratoires. Pour le Front de Gauche, il faut en finir avec
la France- Afrique, arrêter de piller les pays et de soutenir les dictateurs.
L’immigration n’est pas un problème, et elle
a appelé à un retrait des forces françaises stationnées en Afrique.
Pour LO, c’est d’abord
un problème d’impérialisme avec certaines grandes entreprises qui n’ont cessé
de s’immiscer dans les affaires internes de pays africains.
Puis Gilles Sokoudiou,
pour l’association les Indivisibles, et Fahrid Merbaki de Presse et cités ont
animé la 3ème table ronde.
Le dernier débat était
axé sur la politique de la ville. Esther Benbassa d’Europe Ecologie les Verts
s’est prononcé pour un plus grand encadrement des contrôles d’identité et
éviter ainsi le contrôle au faciès. Cependant, pour elle, la responsabilité
d’un changement de politique dans les banlieues incombe d’abord aux populations
concernées qui « doivent enfoncer les portes ».
La dernière question
portait sur une proposition de loi déposée au Sénat et visant à interdire le
port du voile dans les crèches, les centres de vacances et de loisirs. Fadila
Mehal du Modem, George Paule Langevin du PS et Esther Benbassa d’EELV se sont
prononcées contre cette loi.
Il est dommage que la
plupart des candidats ne se soient pas déplacés pour ce
« speedating ». Cependant nous sommes en campagne électorale, et les
candidats se doivent de sillonner toute la France.
Enfin, si certaines
catégories de la population sont très remontées contre Nicolas Sarkozy ou sa
majorité, cela ne doit pas l’empêcher, lui ou ses partisans, d’être entendus,
écoutés et éventuellement contredits dans le cadre d’un débat d’idées.
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