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lundi 21 mai 2012







Gabriel GONNET


 À propos de Un après-midi au Collège - Devenir médiateur par Regards2banlieue


Après avoir abordé la thématique  du souffre-douleur  et du harcèlement entre élèves, notre film Kenny a contribué à initier une campagne nationale autour de ce thème en France.

Ce problème qui touche environ 10 %  des enfants sur l’ensemble du cursus scolaire jusqu’aux grandes écoles, se poursuit dans la vie professionnelle sur le thème, déjà bien développé  dans des films, du harcèlement au travail. Il pose la question du fonctionnement des groupes dans notre société.

Dans le cadre de cette recherche sur le harcèlement, nous avons filmé des enfants en formation de médiateurs  dans le cadre du film Un après-midi au Collège : devenir médiateur. Des enfants de ce groupe avaient été harcelés et nous ont apporté leurs témoignages. Nous avons été interpellé par la qualité de la parole qui circulait dans ce groupe où chacun était accepté avec ses fragilités, ses qualités et par la solidarité dont ils faisaient preuve.  Ces enfants témoignaient d’une réflexion individuelle et collective de grande qualité, mais aussi devenaient acteurs  de citoyenneté dans leur établissement.

Des groupes positifs et créatifs  peuvent donc exister en acceptant la différence et en en faisant une richesse. Comment en arriver là?


Il apparait donc nécessaire de faire le point sur notre fonctionnement en groupe et sur ce qui  permettrait d’arriver à des pratiques différentes.  De ce point de vue, on peut retenir plusieurs amorces de solutions, les enfants  “acteurs”  de leur mode de vie  et de leur destin trouveront leur place dans le groupe, ce qui nécessite une meilleure prise en compte de pratiques démocratiques et de coopération à l’école. La convention internationale des droits de l’enfant nous y incite très fortement.






Dans le même temps, les méthodes permettant l’apprentissage de la  communication non violente, de la médiation et de la gestion de conflits, et  de l’empathie aident l’enfant ou l’adolescent à trouver sa place dans le groupe, dans la classe, dans l’école et finalement dans la société, à un moment si déterminant pour construire son identité.

Ces méthodes font appel au dialogue sans jugement, à l’expression des sentiments et des besoins fondamentaux de chacun, sans esquiver le conflit et la recherche de solutions. De nombreux exemples sont à citer dans ce sens. Des chercheurs et des experts sont en pointe sur ces questions : Marcel RUFFO, Eric DEBARBIEUX, Serge TISSERON, Dan OLWEUS, Eric VERDIER, Nicole CATHELINE...

Enfin, le harcèlement entre élèves  diminue en fonction du “Climat scolaire” d’un établissement, qui se caractérise par une bonne communication entre les adultes de l’établissement, entre adultes et parents, entre enfants et adultes et entre enfants. Cela s’exprime tout simplement par une bonne ou une mauvaise ambiance scolaire sur laquelle chacun peut avoir prise pour peu que le dialogue soit rendu possible.

 Sur ce point, les initiatives pourraient se multiplier pour aller vers un mieux-être des élèves, des professeurs et des parents à l’école, favoriser un climat de convivialité et d’épanouissement qui favorisera la réussite tant des élèves que des établissements.

Nous pensons que cette question du fonctionnement des groupes est une question essentielle du XXIème, car le XXème a fonctionné sur des idéologies de masse souvent totalitaires avec un système d’autorité verticale et élitiste,  où il n’y avait plus finalement, pour l’individu, qu’à suivre! En réalité, héritier de cette culture, nous ne savons pas vivre en groupe !

Un fonctionnement de groupe permettant un épanouissement personnel et collectif serait un facteur de développement et de bien-être pour l’avenir de l’humanité.


http://gabrielgonnet.blog.lemonde.fr/
Crédit Photos Ivan MATHIE http://ivanmathie.com/

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