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mardi 3 juillet 2012


Wattstax, le Woodstock noir ou la fierté du peuple afro-américain

Vincent Turban

À la suite de l’arrestation de 3 membres d’une même famille par la California Highway Patrol pour conduite dangereuse, des émeutes urbaines éclatent dans le quartier de Watts à Los Angeles, le 11 Août 1965. En 5 jours de violence on dénombre 34 morts, 1100 blessés, 4000 arrestations, 977 édifices détruits ainsi qu’une facture de 35  millions de dollars de dégâts.


 Le 20 Août 1972, 100 000 personnes viennent commémorer le 7ème anniversaire de ces émeutes au sein du Los Angeles Coliseum. Flash-back sur cet événement musical unique immortalisé sur pellicule par le réalisateur Mel Stuart.


Les origines du festival


Organisé par le label Stax Records, Wattstax est une retranscription de témoignages  des habitants du quartier de Watts suite aux évènements de 1965, dont ils furent les témoins directs. Pendant 6 heures et ce dans une ambiance bon enfant, la crème de la musique soul et funk de Memphis défile sur scène. Ainsi des noms comme Rufus Thomas, the Bar-Kays, le bluesman Albert King ou Isaac Hayes (sa prestation est le paroxysme de ce festival) délivrent des concerts d’anthologie.

 
Autre moment de légende, l’intervention du Révérend Jesse Jackson qui délivra un discours militant, haranguant la foule et arrivant  à  faire lever
100 000 spectateurs pour réciter la Litanie Black le poing en l’air, signe de ralliement du Black Power.
Parallèlement aux passages musicaux, ce documentaire met en lumière la communauté afro-américaine du ghetto de Watts au travers de témoignages sur les attentes, les angoisses et le futur en cette année 1972. On dénote au cours de ces interventions que la situation en l’espace de 40 ans n’a pas spécialement changé au sein de la Communauté, au pays de l’Oncle Sam. La paupérisation, la ségrégation sont  le pain quotidien des afro-américains même si Barack Obama est au pouvoir.

Notons aussi les interventions hilarantes du comique Richard Pryor qui tourne en dérision des situations vécues, ainsi que la première apparition du comédien Ted Lange (Le barman Isaac Washington de la série La Croisière s’amuse)

Sorti en 1973, Wattstax est un documentaire à voir ou à  découvrir pour comprendre toute la quintessence et toute la puissance de la culture afro- américaine des années 60-70. Un seul bémol cependant, les extraits musicaux de bonne qualité certes mais tronqués. Il aurait été préférable de les laisser dans leur intégralité au moment du montage.







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