Domisoul,
souvenirs d’un audiophile
Vincent Turban
Personnage
incontournable du microcosme soul funk parisien, deejay, animateur radio,
audiophile passionné, Dominique Fassio, alias Domisoul est animé d’un
indéniable respect pour la culture et la musique afro américaine cuvée
1960-1970, et ce depuis l’an de grâce 1967, année où il commence son
apprentissage de DJ.
La vidéo de http://regards2banlieue.tv
Ayant commencé comme vendeur de disques aux alentours de 1970, l’élément déclencheur de sa passion est le concert mythique donné par James Brown et ses fidèles JB’s le 8 Mars 1971 à Paris, sur la scène de l’Olympia. Domisoul se souvient avec exactitude des moindres détails comme la préparation des Soul Brothers dans les toilettes, réajustant avec soin leurs coiffures afro ou leurs costumes trois pièces pour être au top devant le « Godfather of Soul », et les sièges renversés par une formidable marée humaine lors des 3 premiers morceaux du set. Cette prestation est ressentie par notre homme comme une « éruption volcanique » et un des plus gros souvenirs de sa vie.
James
Brown, le souvenir de sa vie
En 1995, il fonde avec Blaise Schmitter
(alias Wonder B) et Chico C le magazine Funk-U, seul organe de presse
entièrement dédié à la Soul, au Funk et au Rhythm’ n Blues, dont le premier
numéro est parrainé par Mr Bootsy Collins himself. Grâce à Funk-U, Domisoul
chouchoutera et accueillera personnellement des pointures comme James Brown,
Bobby Byrd ou Rufus Thomas, ces derniers étant contents de voir que l’on
s’intéressait à leur musique et à eux dans une décennie dominée par le hip-hop
ou la techno. En parallèle, Dominique devient DJ résident au Cithéa, où il met
l’ambiance grâce à ses « mix soul funk afro » et ses soirées devenues
légendaires, où se côtoient branchés, noctambules ou employés de voirie venus
se détendre après le travail.
DJ
aux soirées légendaires
Au cours de ce reportage,
Domisoul évoque le manque d’intérêt des grands médias français pour le courant
musical soul-funk. Deux phrases résument clairement ce problème :
« les radios ont passé « It’s A Man Man’s World » mais le coté
funky a été évincé ». La seconde : « les médias français ont
toujours ignoré cette musique, c’était pour une autre population qui n’a jamais
été respectée par les programmateurs radio ».
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