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lundi 21 mai 2012







Gabriel GONNET


 À propos de Un après-midi au Collège - Devenir médiateur par Regards2banlieue


Après avoir abordé la thématique  du souffre-douleur  et du harcèlement entre élèves, notre film Kenny a contribué à initier une campagne nationale autour de ce thème en France.

Ce problème qui touche environ 10 %  des enfants sur l’ensemble du cursus scolaire jusqu’aux grandes écoles, se poursuit dans la vie professionnelle sur le thème, déjà bien développé  dans des films, du harcèlement au travail. Il pose la question du fonctionnement des groupes dans notre société.

Dans le cadre de cette recherche sur le harcèlement, nous avons filmé des enfants en formation de médiateurs  dans le cadre du film Un après-midi au Collège : devenir médiateur. Des enfants de ce groupe avaient été harcelés et nous ont apporté leurs témoignages. Nous avons été interpellé par la qualité de la parole qui circulait dans ce groupe où chacun était accepté avec ses fragilités, ses qualités et par la solidarité dont ils faisaient preuve.  Ces enfants témoignaient d’une réflexion individuelle et collective de grande qualité, mais aussi devenaient acteurs  de citoyenneté dans leur établissement.

Des groupes positifs et créatifs  peuvent donc exister en acceptant la différence et en en faisant une richesse. Comment en arriver là?


Il apparait donc nécessaire de faire le point sur notre fonctionnement en groupe et sur ce qui  permettrait d’arriver à des pratiques différentes.  De ce point de vue, on peut retenir plusieurs amorces de solutions, les enfants  “acteurs”  de leur mode de vie  et de leur destin trouveront leur place dans le groupe, ce qui nécessite une meilleure prise en compte de pratiques démocratiques et de coopération à l’école. La convention internationale des droits de l’enfant nous y incite très fortement.




vendredi 18 mai 2012


Politique Fiction




Par Francis Berre




Nous sommes le 5 août 2012,  au soir du 2ème tour des présidentielles et Marine Le Pen vient d’être élue Présidente de la République. Elle est la Première femme élue à ce poste et la Première femme dans l’Histoire de France à diriger ce pays, monarchie incluse.
Mais que s’est-il passé en l’espace de quelques semaines ? Retour sur une série d’évènements qui a entraîné l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.

La cause directe est bien évidemment la démission de François Hollande au lendemain du 2ème tour des élections législatives le 18 juin. En effet l’UMP qui s’est alliée avec le Front National a  pu garder la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le Président socialiste s’est refusé à nommer un Premier Ministre de droite et a décidé de partir. Cela a été un véritable coup de tonnerre dans le ciel politique français. Jamais dans l’Histoire de la Vème république le parti d’un président fraichement élu n’a été battu aux élections législatives.
Vexé par un tel résultat et en digne héritier de Lionel Jospin, François Hollande n’a pas souhaité se représenter à l’élection présidentielle et a quitté définitivement la politique.
Jean-Pierre Bel, Président du Sénat, est devenu Président par intérim et a fixé les deux tours de l’élection présidentielle au 22 juillet et 5 août.

A droite, un éventuel retour de Nicolas Sarkozy était impossible. En effet, le juge Jean Michel Gentil n’avait pas hésité à le mettre en examen le lendemain de la fin de son immunité, le 15 juin dernier, pour le financement illégal de sa campagne de 2007. Trois jours plus tard l’ancien chef de l’État  était placé en détention provisoire. Il est toujours incarcéré à la maison d’arrêt de Gradignan près de Bordeaux. La date d’un éventuel procès n’a toujours pas été fixée.

Comment François Hollande a-t-il pu ruiner en un mois et demi le capital qu’il a acquis grâce à son élection ? Pourquoi la droite a-t-elle été éliminée dès le premier tour de la deuxième  présidentielle ?

Tout d’abord l’affaire Ayrault. L’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault est toujours empêtré dans des affaires de corruption liées au projet de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à 30 kilomètres au nord de Nantes. Les révélations du Canard Enchainé lui ont été fatales. Le journal satirique a en effet affirmé qu’il aurait bénéficié de près de 200 000 euros de pots-de-vin de différentes sociétés de BTP, ainsi que de 3 voyages tous frais payés pour lui et sa famille aux Maldives. Ironie de l’histoire, ils avaient notamment séjourné dans un hôtel 5 étoiles appelés le « Caviar Tropical ». La droite et surtout l’extrême droite s’étaient alors emparées de l’affaire pour dénoncer une élite corrompue et éloignée des problèmes des français. Le candidat socialiste qui avait promis une autre gestion par rapport à son prédécesseur  n’a pu que constater les dégâts que cette affaire a créés au sein de l’opinion.


samedi 12 mai 2012


Les carnets de campagne de Francis Berre







La France a un nouveau Président


François Hollande a été élu 7ème président de la Vème République française. Il a obtenu 51,63% des voix.
Il devient ainsi le deuxième président issu du Parti Socialiste au terme d’une campagne très dure où le Président sortant n’a ménagé ni sa peine ni ses coups pour renverser la vapeur et battre sur le fil François Hollande. Nicolas Sarkozy a pu partiellement rattraper son retard grâce à des thèmes marqués très à droite. Cependant, il n’est pas arrivé à réparer son image ternie dès le début de son mandat avec les épisodes du Fouquet’s, ses mini-vacances dans le yacht de l’homme d’affaire Vincent Bolloré et sa surexposition médiatique depuis 10 ans.
A l’inverse le candidat de la gauche est apparu comme un homme neuf et ce malgré 11 années passées à la tête du parti socialiste. Ses thèmes de campagne étaient simples, le changement avec les 60 propositions, le bilan du Président sortant et sa personnalité jugée erratique, inconstante voir vulgaire. François Hollande a résumé le tout avec cette anaphore désormais célèbre lors du débat télévisé du deuxième tour, « Moi président de la république… » .

François Hollande n’étant pas encore officiellement Président de la République, je ne vais pas me mettre à commenter son actualité pas à pas. Une observation sur la symbolique de son premier discours en tant que Président élu. Il l’a fait devant une cathédrale, celle de Tulle. Ce n’est pas un hasard. La France n’est elle pas la « fille aînée de l’Eglise » ? Le catholicisme reste la première religion de France et il a façonné ce pays dans tous les sens du terme durant des siècles.
Le deuxième symbole de cette soirée est l’accordéon. Des musiciens ont joué « La vie en rose » d’Edith Piaf. Cet instrument ne représente-t-il pas une certaine idée de la France ? Une France éternelle, immuable, romantique. Une France qui est attachée à ses racines et qui n’oublie pas d’où elle vient.


Un candidat républicain aux élections américaines de 2012 de religion mormone, qu'en penser?
Marc André Dubois

L'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours appelée secte des Mormons (dénomination de crainte de fin du monde), s'insère dans les mouvements millénaristes ou sociaux du dix-neuvième siècle, européens, américains, amérindiens. Le chaman algonquin anticolonialiste Tecumseh (1768-1813), shawnee de l'Ohio, mort en 1813 en combattant les Etats-Unis naissants, nous l'illustre.

 Un paradoxe éclaire ceci : avant de migrer dès 1847 vers l'ouest et les Rocheuses, en charrettes à bras et chariots, en passant le Missouri gelé vers leur future cité sainte de Salt-Lake City, Utah, ces sectaires ont résidé, dès 1840, à Nauvoo, Illinois. En 1849 leur succéderont, après l’incendie en 1848, par hostilité locale du temple mormon  dans ce site du bassin du Mississipi, les émigrants présocialistes français (fouriéristes ou saint-simoniens) de l'utopiste écrivain hexagonal Etienne Cabet, pour créer le second essai aux USA de vie de groupe communisant dit (!) d'Icarie (du nom du héros antique volant ). Cette tentative européenne durera un peu là et s'étiolera ensuite dans d'autre sites. Elle inspirera d'autres modèles socialistes utopiques dont les milieux libres et communautaires libertaires français avant ceux des hippies (où je ne peux m'empêcher de trouver des traits amérindiens), ou des communautés dites intentionnelles au Québec (éco quartier, éco habitat, coopérative d'habitation, cohabitât, commune rurale, communautés religieuses modernes). Elle avait suivi d'autres tentatives identiques en Europe (les phalanstères ouvriers et usines modèles, un exemple ultérieur existant encore en musée à Guise en France). Moralité, la religion représente ainsi plus de force que les idéologies, en bien ou en mal.

  Cette nouvelle secte de tendance chrétienne, sans y être incluse,  fut fondée par Joseph Smith (1805-1844), américain d’origine anglaise, issu d'une famille du Vermont, passée dans l'Etat voisin de New-York. Ce personnage est jugé différemment : illuminé ou prophète visionnaire. Une succession d'apparitions dans cet Etat, dont d'Anges ou assimilés de près ou de loin, la première dans ce qui se conserve (pieusement ?) le Bosquet Sacré (là en présence du Père et du Fils, Dieu et Jésus-Christ), lui apportèrent des révélations, en particulier de trouver sous une colline (celle du tertre de Cumorah, aujourd'hui bien  entretenu) des Saintes Ecritures sur plaques et en égyptien ancien, qu'il a traduit à partir de 1827 dès son installation à Harmony (!), Pennsylvanie. Grâce à un artefact donné par son contactant, en concurrençant (on ne sait si c’est en bien) le français Champollion, déchiffreur des hiéroglyphes, il a poursuivi ce genre d’activités  avec des amis, sur d’autres textes de langues anciennes. Tout fut restitué au médiateur, l’ange Moroni. La première partie de la future bible mormone fut publiée à Palmyra (!), dans l’Etat de New-York. Pour résumer à très gros traits, et en conformité avec des théories à la mode, ces textes prétendent que de 600 av. J.-C. à 420 ap. J.C., une civilisation méditerranéenne colonisatrice, proche du judaïsme, aurait prospéré en Amérique du Nord, s’établissant en deux vagues après les déprédations au Proche-Orient ancien des conquérants assyriens (le roi Salmanazar vers 720 av. J.-C., un Salomon) puis néo babyloniens (le roi Nabuchodonosor vers 600 av. J.-C.). Ses composantes Nephites et Lamanites se seraient finalement détruites, des amérindiens étant les descendants des seconds, seuls survivants; on parle aussi d’un troisième groupe, les Jarédites.

La violence
Edouardo Seneta



Ce mot résonne dans notre société, ce mot est utilisé tous les jours à la télé, à la radio, dans les journaux, sur internet…

Nous sommes tous exposés un jour ou l’autre et nos réactions sont différentes pour chacun d’entre nous face à elle.

Les médias, les conseillers, les psychologues, les politiques, les philosophes, nous parlent de la violence depuis la nuit des temps sans donner de solutions, juste un constat.

La violence existe, elle est présente dans ce que nous voyons, entendons, lisons.

La violence n’est pas que physique, elle est aussi morale.

La violence se trouve dans les coups portés, dans les mots lâchés, dans des gestes du quotidien, dans nos foyers, au travail, dans la rue….

La violence n’est pas une solution, elle est une répulsion, elle est angoisse, elle est incompréhension.

La violence est déclinée de tant de façons : la violence entre personnes, la violence d’Etat, la violence criminelle, la violence politique, la violence symbolique, la violence économique, la violence pathologique, la violence naturelle et plus récemment la cyber-violence, et ce n’est qu’un aperçu des typologies de violences qui sont présentes dans nos vies.

vendredi 11 mai 2012


DES DOULEURS AUX GENOUX OU LE COMPTE-RENDU

D’UNE SOIRÉE AVEC PRIMUS

Etienne Rose

Le mardi 27 Mars 2012 au Zénith de Paris se déroulait le concert de Primus, groupe de fusion réputé pour son groove et sa bizarrerie. L’occasion de découvrir un des groupes les plus originaux et singuliers de la scène rock des années 90.   



Arrivé sur les coups de 19h55 sur le parvis du Parc de la Villette, la première chose dont je me rends compte est le développement des services à la sauvette. Terminé la simple revente de places ; aujourd’hui on vous vend aussi des sandwiches, des posters et même des bières fraîches transportées en cabas. La foule se densifie au fur et à mesure que l’on s’approche du Zénith. Une fois à l’intérieur résonne une sorte de valse burlesque typique des interludes du groupe. À peine le temps de s’acheter un t-shirt que l’intro de « To Defy The Laws Of Tradition » retentit depuis la salle. Merde, y’as pas de première partie !  Je me rue à l’intérieur et me retrouve face à deux astronautes géants et gonflables dont les visages circonspects scrutent l’audience avec attention.  Entre les deux colosses, un écran géant diffuse des vidéos en adéquation avec les titres interprétés, et aux pieds de tout ce décorum se trouve le groupe ; composé du leader bassiste/chanteur Les Claypool, le guitariste Larry Lalonde et le batteur revenant Jay Lane.

D’emblée, les natifs de San Francisco se lancent dans une digression psychédélique qui donne le ton du concert : Ce soir, Primus est d’humeur expérimentale, ce qui peut s’avérer déconcertant pour le public venu les voir. Public qui, il faut bien l’avouer, n’est pas très dynamique en ce début de concert. Beaucoup de trentenaires rendus trop vieux pour les pogos composent le public, et il faudra attendre « Wynona’s Big Brown Beaver » et son country-funk endiablé pour que l’audience se réveille enfin.